Départ d’un long voyage : de 50 m2 à 50 L…

Départ en voyage

Allez, les brassards, la bouée canard, j’approche les doigts de pied du bord, et PLAF ! Je me lance.

oOo

Ce dernier mois avant notre long voyage a été intense. Tant de choses à régler avant le départ pour ce long voyage et tant de gens à voir. On a un peu le sentiment de partir pour toute la vie. Parfois, se rappeler que s’il nous manque un short ou une brosse à dent on pourra toujours les acheter sur place, ça fait baisser la pression, on respire un coup et on repart de plus belle dans les préparatifs.

Un mois pour régler les affaires administratives en tout genre

Nous avons entrepris, non sans une certaine appréhension, de rendre une petite visite à une bonne poignée d’administrations dans ses bons et ses mauvais jours. Arriver la bouche en cœur, revenir avec un papier, puis un autre, réexpliquer deux fois, trois fois, s’émerveiller d’y être arrivé du premier coup, trouver porte close, décrocher un sourire, attendre son tour une bonne heure entre rhumes et trachéites, régler un problème et le barrer avec satisfaction de sa liste… À bien y réfléchir, c’est là que l’aventure commence.

Un mois pour passer de 50 m2 à 50 L

C’est conjuguer vider, trier, stocker, vendre, brader, négocier par tous les temps, c’est rejouer à Tetris dans le grenier de Maman, dans le garage de… Maman et dans la cave de Maman (encore…). Heureusement qu’on en a chacun une ! Ça fait deux fois plus de place. Oui mais on est deux. Bon, bref. Dans cette étape délicate, il y a toujours le jour où l’on n’arrive rien à trier. On a beau regarder l’armoire en face, gonflé de bonne volonté, il n’y a rien qui vient. Pas une once de ras le bol de la couleur ou de la forme. Pas un trou ni une couture qui ne montre de faiblesse. Nada. On égrène tous ses petits pantalons, toutes ses petites robes (qu’est-ce qu’il y en a, dis !) et c’est marrant ça, on a toujours un argument qui vient les sauver, les uns après les autres, de la peine capitale de la Remise. Ces jours-là, rien ne sert de lutter, il faut passer à autre chose. Et puis il y a ces matins où on se lève avec une humeur de tornade floridienne et là, sans attendre, il faut surfer la vague, le regard concentré, l’esprit organisé. À droite, j’épargne, à gauche, j’achève. Bim, bam, boom ! L’armoire y passe et après, SURTOUT, après, ne plus regarder la pile des condamnés.

Un mois pour constituer un sac pour… un an

Mais franchement, qu’est-ce qu’on peut bien mettre dans un sac à dos pour UN an ? J’ose penser un instant à mon sèche-cheveux, très précieux à ma tignasse en milieu humide, puis l’oublie aussitôt. Pétard, combien de petites culottes ça fait, à raison d’une par jour, si on ne veut pas se transformer en blanchisseuse au bout d’une semaine ? Et l’équation suprême : comment allier pratique et féminité ? (Soudain, deux sandales de randonnée à scratch traversent dans mon esprit tel un corbeau dans Nicky Larson…) Plus sérieusement, quid des « au cas où ». Comment ça on a plus le droit ? Pourtant presque automatiques et souvent inavouables, les « au cas où » sont très précieux pour fermer la valise et faire taire la petite voix qui dit « j’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose ». Les fringues au cas où il pleuve, au cas où il neige ou encore au cas où l’on soit invité à un vernissage ou à un diner mondain (que même à la maison on n’y va jamais) mais voilà, on sait jamais… au cas où, quoi. Je ne vous parle pas des envies que l’on peut avoir de mettre un jour sa robe bleue à pois plutôt que la verte à motifs. Non, hein… Pas gagné. Déjà qu’on va pas pouvoir se laver comme on veut alors si en plus on doit le porter sur soi. La question est donc est-ce que voyager c’est forcément ressembler à un épouvantail, râper de la cuisse, avoir l’œil en berne et être habillé tous les jours pareil ? Ce que je veux dire c’est… Allez quoi, juste un épilateur et un crayon pour les yeux…

Un mois pour « voir les gens »

Soudainement, on a envie de voir tout le monde et tout le monde veut nous voir. Cependant, on n’a pas plus de temps que d’habitude, on en a même moins. Certes, il fallait y penser avant, quand on avait nos week-ends de libre et (presque) que ça a faire. Mais non, allez, on y croit, on va voir tout le monde avant le départ. C’est parti ! À dix heures, j’ai café avec Paulo, juste avant le deuxième rappel du vaccin rabique, à midi je déjeune avec Mumu et Jéjé, ensuite je file à la CPAM avant le goûter avec Phiphoune qui vient d’accoucher il y a une semaine. Au bout de trois semaines, on n’a pas fait notre sac qu’on a déjà les valises sous les yeux. Mais heureusement, il y a la fête de départ pour grouper un peu. Personne ne peut refuser de venir à LA fête de départ (‘fin…). Nous étions donc une bonne quarantaine et c’était for-mi-dable. Des gens partout, de la bonne bouffe, des bonnes bouteilles, les bébés qui dorment sagement, un feu dans la cheminée, la neige qui tombe dehors. Presque trop beau pour être vrai. Sans compter, le majestueux gâteau personnalisé, la choré enflammée, l’irruption de Super Radis, la rencontre avec notre nouveau compagnon de voyage… Mais pour ça, il fallait être là. Alors nous avons apprécié doucement et le sourire aux lèvres la chance que l’on a d’être à ce point entourés par des gens bien(veillants). À croire qu’ils ont tout manigancé pour qu’on reste. L’avion va bientôt décoller.

Lire aussi : Bref, on est rentrés de voyage.

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