Hoi An : un petit bijou sur la côte vietnamienne

Vieille batisse à Hoi an

On ne la présente plus, la belle et charmante Hoi An. Située sur la côte au milieu du Vietnam, cette petite ville de 120 000 habitants connaît un fort développement touristique depuis que sa vieille ville a été inscrite au patrimoine de l’UNESCO en 1999. Une chance, oui et non. Oui, car cela a permis, pour notre plus grand bonheur, de restaurer les anciennes maisons de sa vieille ville mais voilà, cela l’a aussi emportée dans la spirale infernale du tourisme de masse. Laisser dépérir ou exploiter…

Bâtiment de la vieille ville de Hoi an

Fenêtre avec pot de fleurs à Hoi An

Toits dans la vieille ville de Hoi An

Hoi An ou la ville aux lanternes

Ceci étant dit, Hội An n’a pas fini de charmer avec ses si caractéristiques ruelles aux lanternes, son architecture mêlant divers styles et ses nombreux cafés et restaurants. Elle constitue un arrêt « obligé » sur la route côtière dans un sens comme dans l’autre.

Située sur la route du commerce de la soie, Hội An était autrefois une ville prospère et connut une expansion au XVe siècle avant que son port ne soit délaissé au profit de celui de Đà Nẵng, située à 30 km plus au nord. Les nombreux tailleurs qui occupent les pas de porte du centre-ville en témoignent. Il est possible soit dit en passant de se faire tailler un costard pour un prix attractif, en prêtant toutefois attention à la qualité des finitions et du tissu.

Bateaux sur la rivière à Hoi an

La vieille ville

Pour circuler dans la vieille ville, il faut payer un droit d’entrée de 120 000 dongs (5 euros), qui par ailleurs offre la possibilité de visiter gratuitement cinq « attractions » choisies dans une liste d’une dizaine dispersées dans les vieilles ruelles. Parmi elles, les maisons Tấn Ký, Phùng Hưng et la maison-chapelle de la famille Trần, de somptueuses vieilles bâtisses à l’architecture mêlant les styles chinois, vietnamien et japonais, toujours habitées par les descendants de familles de grands bourgeois et de commerçants chinois de l’époque. Chùa Cầu, le célèbre pont-pagode japonais, construit en 1953 pour relier les quartiers chinois et japonais, est incontournable et splendide. Il est gardé à chaque extrémité par des couples de singes et de chiens, marquant l’année de démarrage et de fin de sa construction. À 200 m, une plaque votive destinée à protéger le pont a été retrouvée, longtemps cachée par un arbre. La croyance dit que si l’on enlève cette plaque, le pont s’écroulera aussitôt. Enfin, le temple Phuc Kien, dédiée à la déesse de la mer, est une merveille de couleurs et de sérénité.

Personnages de la maison Phùng Hưng - Hoi an

Maison-chapelle de la famille Tran

Pont japonais à Hoi an

Statut de singe dans le pont japonais à Hoi an

Temple Phuc Kien - Hoi an

Tableau dans le temple Phuc Kien à Hoi an

Découvertes gustatives

Ceci étant dit, rien que de déambuler dans les rues est une visite à part entière. On pourrait passer des heures à s’enfoncer dans les longues ruelles bordées de vieilles constructions aux façades jaunes : dans les rues principales, mais aussi dans le quartier français, chinois, autour du marché prétexte pour acheter quelques fruits au passage…

Marché de Hoi an

Librairie dans le quartier français à Hoi an

Des heures, si la chaleur ne nous poussait pas à nous réfugier dans un café ou chez un glacier comme chez Enjoy, de l’autre côté de la rive. Des glaces de qualité (chose étrangement rare en Asie du sud-est) et des parfums exotiques à essayer comme le durian, le pandan (longues feuilles vertes au goût proche de la vanille), le taro (racine comparable à la patate douce), le corossol, le kumquat, le thé vert

Loger en dehors de la vieille ville permet de découvrir d’innombrables petits restaurants bien moins chers et plus authentiques que ceux du centre, et de se faire cuisiner des spécialités de la région ou aux influences d’ailleurs. On compte parmi eux le Cao lau (plat de nouilles, porc, tofu, légumes et herbes, crackers et bouillon que l’on mélange dans un bol avant de déguster), les magnifiques Banh Bao Vac, ou « White roses » (raviolis de riz fourrées à la crevette ou au porc accompagnés d’une sauce), mais aussi des wontons frits, une exquise salade de fleurs de bananier aux crevettes… Nous avons dégusté quelques-uns de ces plats au Café 41, notre cantine du moment, qui sert une nourriture familiale divine avec un service à la hauteur… et accessoirement les meilleurs nems végétariens que l’on ait mangés jusque-là.

salade de fleur de bananier

Les jardins de Tra Qué

Un de nos plus chouettes moments à Hội An a été sans conteste notre virée à vélo à Cam Ha (sur la route en direction du nord et de la plage de An Bang), notamment pour voir les jardins biologiques de Tra Qué. Une idée glanée sur le site Goodmorning-hoian.com (qui fournit notamment des explications et un plan utile pour y accéder et se repérer sur place).

On ne va pas le cacher, on n’est pas bien du matin. Alors c’est toujours un peu dur pour nous de nous tirer du lit à une heure aussi indécente mais quand on y parvient, c’est toujours le bonheur assuré. À la place du petit déj, de folles pédalées qui vous réveilleraient un buffle en pleine sieste. Et à peine sortis de la ville, nous traversons déjà d’immenses rizières parsemées de petits chapeaux coniques. La journée de travail a commencé depuis longtemps alors que l’on peine encore à croire qu’une vie est possible à cette heure-là. Pourtant, un spectacle magnifique de labeur tranquille, de faune et de flore, comme ces plates-bandes de fleurs de lotus roses qui marquent un trait d’union entre deux rizières ou ces buffles qui broutent ou qui se baignent.

Rizières et fleurs de lotus

Riviere en allant aux jardins de Tra Que - Hoi an

Une fois arrivés aux jardins de Tra Qué, on gare les vélos, c’est le silence et là d’immenses jardins tirés au cordeau s’étendent sur plusieurs dizaines de mètres, et toujours ces petits chapeaux coniques ça et là. Légumes et herbes aromatiques poussent tranquillement par rangée, séparée par une bande de terre où aucune mauvaise herbe semble n’oser pointer le bout de son nez. Aucun pesticide ni OGM, que du fertilisant local comme une algue du coin. Les méthodes de culture ancestrales sont restées intactes : arrosage à l’aide de deux arrosoirs au bout d’une perche de bois portée sur les épaules, culture et récolte à la main (aux ciseaux !). Au total, huit tonnes de légumes sont vendues essentiellement aux restaurants de Hội An. Comme quoi, on peut aussi choisir de tirer profit du tourisme à des fins raisonnées.

Jardins potagers de Tra Que

Culture à la main aux jardins de Tra Qué

Double arrosoir aux jardins de Tra Que

Fleurs aux jardins de Tra que

Arrivées 9 heures, on mangerait bien un peu. À défaut de trouver un restaurant ouvert à cette heure dans le coin, c’est au milieu des rizières, face à une horde de canards blancs impertinents tant bien que mal rabattus par leur propriétaire, que nous avons dégusté quelques bouts de mangue juteuse à souhait. Le bonheur est dans le pré !

Elevage de canards blancs

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