Laos : les Bolovens sur un plateau !

Cascade Tad Champee, plateau des Bolovens

Après Thakhek et sa boucle pittoresque, nous sommes un peu entamés. La nouveauté du voyage en deux-roues, 425 km en trois jours sur une route franchement déglinguée avec un kilométrage journalier exigeant ont laissé quelques séquelles – quatre jours aurait rendu l’aventure plus confortable. Mais c’est à croire qu’on n’en a pas eu assez puisqu’on a décidé d’enchaîner avec la boucle des Bolovens.

Nous nous arrêtons donc à Paksé, au sud du Laos, point de départ vers le plateau des Bolovens. Celui-ci est réputé pour sa culture du café, ses nombreuses chutes d’eau et l’accueil de ses habitants. On le visite sous forme d’une boucle, petite ou grande, selon le temps dont on dispose. Le plus pratique reste de louer un scooter et de s’arrêter pour passer la nuit dans des guesthouses.

Nous prenons en compte les pépites du mythique Mr Yves de Miss Noy qui, en plus de louer de bonnes bécanes, se révèle une mine d’informations sur la région tous les soirs à 18 heures pétantes. Aucun souci pour le trouver, tout le monde le connait ! Le lendemain à l’aube, nous prenons la route.

Katu Coffee and Homestay

Nous voici partis vers le nord-est sur notre nouveau destrier : un scooter Honda 100 cm3 semi-automatique. La route est en bien meilleur état que celle des jours précédents autour de Thakhek. L’atmosphère est plus fraîche en prenant un peu d’altitude, ce qui n’est pas désagréable en cette saison.

Chez Mr Vieng, producteur de café

Une culture biologique

Premier arrêt chez Mr Vieng, au Katu Coffe and Homestay, situé au nord-ouest de la boucle. Ce producteur de café de l’ethnie Katu propose des visites de son exploitation. Il travaille l’Arabica, le Robusta et le Liberica en culture biologique. Des cafés de finesses différentes dont les arbres se différencient par leur taille et celle de leurs feuilles. Pour maintenir un équilibre entre les plantations, Mr Vieng a planté d’autres essences, notamment le kapokier (arbre à coton servant à bourrer les matelas) et le jacquier (arbre à jacquier – jack fruit). Chacun son rôle : certains favorisent une meilleure pousse, d’autres apportent ombre et fraîcheur par leur taille.

Nos amis les insectes

Les insectes sont présents en nombre, on ne les chasse pas trop. Par exemple, les termites s’attaquent tous les ans à un ou deux arbres qui seront remplacés, mais pendant ce temps-là elles ne s’attaquent pas aux autres. Ainsi, tout cet écosystème biodynamique fonctionne très bien sans besoin d’y adjoindre de traitement chimique. Pas non plus besoin d’arroser, la pluie s’en charge et la terre est fertile. On a presque oublié comme la nature est bien faite.

Mr Vieng dans sa plantation de café

Mr Vieng nous fait une visite guidée de sa plantation de café biologique.

Des grains de café du plateau des Bolovens

Les grains de café deviennent rouges lorsqu’ils sont mûrs et donc prêts à être récoltés.

Après la visite, nous nous asseyons à la terrasse couverte qui jouxtent les caféiers. À côté, Mme Vieng confectionne des étoffes avec son petit métier à tisser en bambou coincé entre ses pieds. Et nous retrouvons là notre amie Linda que nous avions rencontrée dans le minibus de Vientiane à Thakhek. Heureux de ce hasard, nous discutons un bon moment en compagnie d’un petit café glacé. Elle aussi va à Tad Lo. Nous finirons ensemble cette première journée sur le plateau des Bolovens.

La douceur de Tad Lo

Le bain des éléphants

16h30 c’est l’heure du bain des éléphants. Voilà comment nous accueille Tad Lo. Ce petit village et sa cascade sont un mélange de fraîcheur, d’harmonie et de douceur de vivre. Nous prenons possession d’un bungalow avec vue sur la rivière et face au coucher de soleil. Il y a peu de touristes ici, même si c’est un incontournable du plateau des Bolovens, et l’accueil des locaux est franc et souriant. On a vite fait le tour des attractions (la rivière, quelques cascades et des petites balades dans la jungle environnante) mais à Tad Lo, on y reste. On reste pour ne rien faire, on reste pour lire, pour rencontrer d’autres gens, pour dormir, pour réfléchir, et on peut s’y attarder plus ou moins longtemps, voire s’y installer pour certains.

7-bain elephants Tad lo

Notre bungalow à Tad Lo, Laos

Notre bungalow à Tad Lo donne directement sur la rivière.

Les gens du village

À Tadlo, il y a ces commerçants locaux qui ont un sens aigu de l’accueil et une confiance sans limite, qui servent des plats – pas toujours ceux qu’on a commandé mais toujours bons – et qui demandent ce que l’on a mangé au moment de payer.
Il y a ces Français ancrés ici, qui en plus de recevoir des voyageurs en proposant le gîte et le couvert, sont un refuge pour les enfants du voisinage et un exemple d’intégration au cœur du village.
Puis, il y a cette atmosphère propice aux rencontres, aux discussions, au partage d’expériences. On rit beaucoup, on boit beaucoup un peu et on rentre exténués.

L’odeur des caféiers

Le plateau des Bolovens offre à voir de nombreuses cascades, toutes différentes. Les plus belles, nous a-t-on dit, se trouvent au sud-est de la boucle. Il s’agit des cascades Tad Tayicsua. Soit, allons-y. De Tad Lo, nous faisons cap vers le sud et à Paksong, nous ferons un crochet vers l’est jusqu’à ces merveilles.

Le jardin botanique du Sinouk Resort

Sur la route, nous faisons un stop au Sinouk resort qui a créé un très joli jardin botanique autour de ses plantations de café. Il fait bon de s’y arrêter pour flâner et prendre un café glacé de leur cru. Ils produisent et vendent leur propre café, et on peut même voir les machines à l’arrière de la propriété et glaner quelques explications sur des panneaux explicatifs. L’endroit est plutôt chic et accueillant.

Plantation de café des Bolovens

Le jardin botanique du Sinouk resort jouxte leur plantation de caféiers.

La ferme biologique de Tha Theng

Plus loin, une ferme biologique nous fait dévier de notre chemin. Sous un toit en taule accolé à la maison, un tracteur, une table et un panneau qui explique la démarche. La visite est sommaire, personne ne parle vraiment anglais. Alors que nous dégustons une assiette de papaye fraîchement cueillie, nous nous demandons dans quelle mesure ces gens se sont vraiment appropriés le projet – certes louable – montée par une association. Il ne manque pourtant pas grand chose pour le rendre vivant. Un peu triste encore, l’ensemble de la production est destiné au marché thaïlandais. Bio mais pas local… Le reste de la route est divine. Des caféiers en fleur nous entourent et nous ravissent les narines de leur sublime odeur.

La ferme biologique de Tha Theng, plateau des Bolovens.

La ferme biologique de Tha Theng, tenue par une famille laotienne, produit des fruits et légumes pour le marché thaïlandais.

Cascades et belles rencontres

Tad Tayicsua

Nous arrivons aux chutes de Tad Tayicsua en toute fin de journée. Une guesthouse gère le site mais n’a pas bonne réputation. Nous n’avons guerre le choix que d’y rester dormir. Malgré les prix un peu exagérés pour un confort sommaire, le personnel est serviable. Nous visitons une cascade le soir et une au réveil, avec baignade en prime. La soirée, elle, nous a semblé comme une parenthèse hors du temps et du lieu, toujours en (bonne) compagnie de Linda, notre amie allemande. La bière n’est pas fraîche, nous pas vraiment non plus mais le moment est délicieux.

L'une des sept impressionnantes cascades de Tad Tadyicsua.

L’une des sept impressionnantes cascades de Tad Tadyicsua.

Tad Yuang et Tad Champee

Sur la route pour rentrer sur Paksé, deux cascades valent le détour : Tad Yuang et Tad Champee. Nous retrouvons sur la route deux couples de voyageurs français, que nous croisons régulièrement. Charlotte et Thibault que nous avions rencontrés à Vang Vieng, nous accompagnent pour Tad Yuang. Le lieu est magnifique, la cascade est assez haute et la verdure l’habille tout autour. Tad Champee, plus petite mais très mignonne, sera notre dernier arrêt avant le retour vers Paksé.La cascade Tad Champee sur le plateau des Bolovens, Laos

Cette boucle sur le plateau des Bolovens nous laisse un doux souvenir. Cette fois-ci, nous sommes parvenus à prendre le temps de s’arrêter, de profiter. Tout au long de la route, nous avons fait de belles rencontres et vu de beaux coins de nature, avec le sentiment d’avoir été un peu hors du temps…

 

Connaissiez-vous le plateau des Bolovens ? Quels sont vos meilleurs souvenirs et endroits ?

 

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9 commentaires

  1. Pingback : Thakhek (Laos) : ne loupez pas « the Loop » | The Beauty is in the Walking

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