Koh Phayam, petit coin de paradis à oublier

Vue sur la plage sur l'île de Koh Phayam, ThaïlandePlage dans Aow Khao Kwai (Buffalo Bay)

Il est facile de se rendre dans le sud de la Thaïlande pour jouir du soleil et des plages de sable fin, tant il y a d’agences de voyage et de compagnies de bus qui proposent leurs services. Ici, la plupart d’entre elles sont privées. Il faut donc apprendre à cerner le bon du mauvais sans se laisser pétrifier par toutes les mises en garde des guides de voyage et les histoires de touristes abusés.

Bien décidés à goûter à la tranquillité de ces petits bouts de terre, nous avons jeté notre dévolu sur Koh Phayam (l’île Phayam), sur recommandation locale car elle serait encore préservée du tourisme de masse… L’objet de notre convoitise se trouve à la pointe sud du Myanmar, à 35 km de la ville thaïlandaise de Ranong, ville portuaire la plus proche pour y accéder. Celle-ci est, soit dit en passant, l’un des plus gros ports de pêche dédiés à l’exportation, notamment vers le Myanmar et le Japon. Après une série de rebondissements liés aux transports, un speed boat nous dépose sur l’île, décoiffés, ensommeillés mais heureux d’arriver enfin. À nous, calme et volupté. Enfin, pas trop longtemps. Qu’y a-t-il à faire ici à part se faire dorer la pilule et boire des fruit shakes ? Deux jours suffiront amplement.

Une petite île…

En forme de kangourou, Koh Phayam fait seulement 10 km de long et 5 km de large, et compte environ 500 habitants. Aucune voiture ne circule sur son sol vallonné, ici le scooter est roi. Il se conduit à vive allure, de préférence sans casque, sur une piste bétonnée tout juste assez large pour se croiser sans s’empaler dans un palmier ou autres essences tropicales. L’île est alimentée en électricité grâce à des panneaux solaires et générateurs privés. Quelques hôtels jouissent de l’électricité 24h/24, mais notre guesthouse est reliée seulement entre six heures du soir et minuit, après quoi la lune et le plancton prennent le relais !

… en pleine expansion

Mieux vaut oublier quelque peu les conséquences qu’engendre ce tourisme de masse sur ces îles pour pouvoir profiter un peu de la beauté de leurs paysages – abstraction faite des déchets que la marée remonte sur la plage près de l’embarcadère –, même si c’est un peu fermer les yeux sur un mécanisme qui à terme les dénaturera complétement, comme certaines le sont déjà.

Les bus de nuit drainent beaucoup d’occidentaux et d’asiatiques dans des VIP bus, du soir au petit matin, et des camions de marchandises transportent leur continental breakfast qui viendra combler leur ventre bientôt rougi par le soleil. Sur la route, le bus avance au pas tant il y a de trafic. Coincés dans un bouchon à deux heures du matin, une triste première… Des arrêts nocturnes ponctuent le voyage et alimentent par la même occasion un commerce bien rodé où des stands remplis de nourriture attendent le voyageur pour qu’il ne manque de rien. Tout un système dans lequel la Thaïlande s’est embarquée plein gaz mais a-t-elle eu bien le choix ? Vaste débat.

Rien à la June Horizon

Quoi qu’il en soit, nous avons fermé les yeux, le temps d’une nuit pour voir, savoir et aussi profiter de la si fameuse beauté des îles thaïlandaises. Depuis l’embarcadère, deux moto-taxis nous conduisent à June Horizon, une jolie petite guesthouse, heureusement pleine de charme, et surtout au calme du tumulte des full moon parties et autres ambiances que nous souhaitions fuir à tout prix. Gagné, nous sommes sur le bon côté de l’île, sur Aow Khao Kwai (Buffalo Bay), qui draine moins de touristes sous prétexte que le soleil ne s’y couche pas.

La beauté est bien là, le calme aussi, même si on ne sait pour combien de temps. Les constructions vont bon train et personne ne semble avoir de conscience écologique, comme dans nombre de pays en développement. Il « nous » a fallu si longtemps pour savoir enfin trier nos déchets, pourquoi s’étonne-t-on que ce soit si lent dans ces pays ? Mais à June Horizon, ils trient au moins. Bref. Toutes ces préoccupations ne nous empêchent pas de profiter quand même de de Koh Phayam, de la douceur de l’air, de s’amuser des petits crabes transparents qui nous tournent autour sur la plage et créent de magnifiques fresques sur le sable, de s’engouffrer dans une eau presque trop chaude et de « chiller », encore et encore, en écoutant le flux et le reflux, le flux et le reflux…

De deux jours, nous sommes passés à quatre, sans nous en apercevoir. Il fait bon vivre ici, si l’on aime les plaisirs simples. Dormir, manger, faire la sieste, nager et recommencer. Avec en bonus, la merveilleuse cuisine des Thaïlandaises de June Horizon, « la meilleure de toute la plage », paraît-il.

 

+++

INFOS COMPLÉMENTAIRES

Transport :

  • Depuis Bangkok, prendre un bus jusqu’à Ranong (comptez env. 800 bahts par personne) ;
  • À Ranong, se rendre à l’embarcadère en transport en commun et prendre soit un speed boat (45 minutes, 350 bahts), soit un slow boat (2 h, 200 bahts) pour rejoindre l’île de Koh Phayam ;
  • Une fois sur l’île, pas de voiture mais des mototaxis ou des scooters à louer pour se déplacer (on recommande le loueur de scooter situé un peu plus loin sur la gauche dans la rue qui part en prolongement de l’embarcadère).

Des trajets tout compris Bangkok-Koh Phayam peuvent être achetés dans des agences de voyage à Bangkok. Soyez vigilants cependant à ne pas aller dans n’importe quelle agence. Certaines peuvent manquer de fiabilité, mais pas de panique non plus.  

Logement :

Il y a plein de guesthouses et certaines donnent directement sur la plage comme celle où nous étions (June Horizon). Si vous voulez du calme, privilégiez Buffalo Bay (Aow Khao Kwai). Si vous voulez plutôt faire la fête, allez sur Aow Yai Beach, la plus longue et plus touristique plage de l’île, où le soleil se couche mais pas les fêtards.

Lire aussi :

  • Encore préservée (mais pour combien de temps ?), Koh Phayam est décrite comme l’« île des initiés » par le Routard ;
  • Si comme nous, vous préférez le calme et les endroits pas trop bondés, The Guardian donne une liste d’îles peu touristiques dans son article Thailand’s remote islands, dans laquelle figure d’ailleurs Kho Phayam.

Les à-côtés : Ranong

Si vous avez un bus à attendre ou l’envie de vous y arrêter un peu plus longtemps, pourquoi ne pas aller prendre un bain minéral dans les sources d’eau chaudes, aller faire quelques clichés au port quand les bateaux reviennent de la pêche, tester les divines noix de cajou grillées (une spécialité !) vendues dans tous les commerces du coin, ou encore flâner au marché installé dans les rues principale.

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16 commentaires

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